Marché des titres publics en péril : la CEMAC au chevet de ses finances à Libreville

Les experts des finances publiques des six pays de la CEMAC sont réunis à Libreville depuis lundi 16 juin pour une session de quatre jours. Au cœur des débats, la crise qui frappe le marché des valeurs du Trésor. Un mécanisme vital pour le financement des économies de la sous-région, aujourd’hui menacé par une baisse de confiance et une flambée des coûts.
C’est sous la présidence de Luther Steeven ABOUNA YANGUI, Directeur général de la Comptabilité publique et du Trésor, que s’est ouverte la 14ᵉ session du Cadre Permanent de Concertation (CPC).
L’enjeu, trouver des remèdes à « l’essoufflement » du marché des titres publics. Une source de financement de plus en plus difficile et coûteuse pour les États.
Le diagnostic, partagé par les experts, indique que le marché est confronté à une baisse de participation des investisseurs, forçant les États à proposer des taux d’intérêt plus élevés pour attirer les capitaux.

Cette hausse des coûts d’émission alourdit les budgets nationaux. A cela, s’ajoute une forte concentration des engagements. Les banques principalement détiennent la majorité de la dette, ce qui créé un risque systémique pour toute la zone.
Les travaux de Libreville devraient ainsi permettre de réduire la dépendance des États à l’endettement avec le renforcement de leurs revenus propres. L’élargissement de l’assiette fiscale et la modernisation des systèmes de collecte sont au centre des discussions.
Les pistes explorées incluent par ailleurs la consolidation d’un véritable marché secondaire, où les investisseurs pourraient revendre les titres avant leur échéance, ainsi qu’une meilleure harmonisation des politiques au niveau régional.